Le Jardin de Marius Dumortier

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Pour inaugurer nos reportages, Marius Dumortier nous a accueillis dans son jardin des monts du lyonnais. Nous y retournerons régulièrement pour vous présenter l’évolution de ses massifs et ce premier article est l’occasion d’en présenter une vue générale avant de s’attarder sur certaines de ses plantations.

Une histoire de générations


Trois générations vivant de la culture et de la passion du végétal ont marqué l’histoire de ce lieu. Le père de Marius cultivait sur ce coteau fraisiers, vignes, cerisiers et framboisiers, sa production était ensuite vendue sur les marchés de Lyon.
Dans les années 60 Marius a ensuite transformé ce pan de colline de 2 ha pour y implanter son établissement de production horticole. Il y a cultivé sous serres plantes annuelles et bisannuelles jusqu’en 1998.
Son fils Pierre Dumortier, producteur Vivaplante, a repris le flambeau en s’installant plus au sud à Anjou dans l’Isère

Création des volumes et terrassement

Cessant son activité et son fils s’installant sur un autre département, Marius a décidé de construire un jardin pour occuper sa retraite. Créer talus et terrasses a demandé un an de travaux à Marius. Commencée début 2000, l’installation du jardin devait en effet venir à bout de deux difficultés. Premièrement effacer les traces de la précédente activité horticole, notamment les dalles de béton, deuxièmement rendre agréable la montée des 80 m de dénivelé entre l’entrée du jardin et son sommet.

L’ensemble de la surface occupée par la production horticole était bétonnée pour permettre l’édification à plat des tunnels de culture. Des murs de soutien délimitaient chaque étage, étages eux même dallés. Il a fallu casser 500 m3 de béton pour retrouver le sol naturel. Marius a ensuite fait livrer 5 000 m3 de terre pour avoir le substrat nécessaire aux massifs et les a terrassés à sa convenance à l’aide d’une pelle mécanique. Il n’a pas suivi de plan, la création du jardin s’est fait graduellement. Il a commencé par aménager le bas puis a poursuivi étage par étage se laissant guider par les envies du moment.

Un jardin structuré

Le Jardin est structuré autour de l’allée de gazon qui serpente sur le coteau en plusieurs longs lacets. Depuis le bas et la serre, on monte sur une première terrasse qui donne sur les deux bassins et la cascade. Tout en montant on découvre par îlot les collections de vivaces et arbustes et enfin au sommet du jardin petits fruitiers et fruitiers. Marius a voulu que pour chaque effort, chaque montée, chacun des lacets de cette ligne verte, le visiteur soit récompensé par un visuel gratifiant ou quelques gourmandises. « Le plaisir du matin c’est de commencer la journée en nourrissant les chats dans la première serre, de monter donner les granulés aux poissons dans le grand bassin puis de lancer de l’herbe aux poules au sommet ».

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L’organisation en terrasses et le slalom des allées de gazon entre les massifs est aussi un excellent moyen de freiner le ravinement des eaux de ruissellement. « C’est important de garder le plus de terrain possible planté pour fixer la terre, c’est aussi notre mission de jardinier amateur. Les producteurs de fruits de la commune ont aussi compris l’importance de ne plus laisser de sol nu et la majorité des inter-rangs sont maintenant enherbés. »
Pour éviter l’érosion et le protéger en cas de fortes pluies, le jardin de Marius est également délimité par une haie de cotonéasters légèrement surélevée par rapport aux champs qui l’entourent.

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A coté du jardin


La passion de Marius ne s’arrête pas aux frontières du jardin. Derrière la haie de cotonéaster, notre hôte a aménagé 2 ha en larges planches de culture.
Marius a retourné une large bande de terre à l’aide du tracteur qu’il a conservé de son ancienne exploitation horticole. Il y a enfoui du fumier à moyenne profondeur, 25 cm. Cette surface accueillera son potager au printemps. Pour garder une terre riche, il respecte la rotation des cultures et seul un tiers de la surface sera effectivement cultivé en potager, les deux autres tiers seront semés en plante mellifères : de la luzerne, du trèfle, de la moutarde et de la phacélie pour les 9 ruches qu’il a installé à proximité. Les plantes mellifères occupent encore deux larges bandes de terrain un peu plus haut et Marius a semé également du blé pour ses 4 poules.
Pour éviter le ravinement, une seconde haie vient casser la course de l’eau entre le potager et la prairie mellifère. Les ruches sont installées à l’abri d’un bosquet de bouleau qui surmonte le terrain de pétanque, autre élément de détente dans ce jardin.

Le plaisir du jardinier


Marius a construit son jardin par passion de la culture et avant tout pour occuper sa retraite. Mais il a su expliquer en quelques mots que sa plus belle réussite va au-delà du simple loisir : « Je ne vois pas mon jardin entre quatre murs, c’est un jardin ouvert et c’est un bonheur d’échanger entre passionnés ». C’est d’ailleurs pour cela qu’il ouvre une fois par an son jardin aux visiteurs, rassemblant tous les amoureux de botanique de la région pour dialoguer au milieu de ses massifs.

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