Archive pour la catégorie ‘Jardins et merveilles’

Le Jardin de Marius Dumortier : Le jardin gourmand

Dans ce dernier article consacré à la visite du jardin de Marius Dumortier, nous détaillerons son verger et ses plantations de petits fruits : le jardin gourmand.

Marius a placé toutes les espèces fruitières au sommet de son jardin. Après l’effort de la pente, le promeneur est ainsi récompensé par le délice d’une fraise ou d’une framboise fraîchement cueillie. Le jardin gourmand commence au détour d’un massif de rosiers buissonnants sous la forme d’une haie de vignes chasselas palissées en palmette. On découvre ensuite l’enclos où s’égayent quelques poules, le visiteur disparait alors sous la pergola garnie d’actinidia (la liane donnant les kiwis) pour ressortir sur l’ultime terrasse qui accueille petits fruitiers et fruitiers.

Marius a choisi les variétés sur deux critères : la longueur de fructification et leur adaptation à la région. Pour un jardinier amateur il est souvent plus intéressant de choisir des variétés aux récoltes étalées ou qui se complètent. Chez Marius par exemple « Le chasselas donne pendant un mois et demi, avec les framboisiers et les groseilliers il y a toujours de quoi grappiller ». N’hésitez pas à consulter nos fiches sur vivaplante.fr pour connaitre les périodes de récoltes des variétés de fruitiers.

Au sommet du jardin on retrouve d’autres variétés cultivés par les fruiticulteurs voisins : amandiers, pruniers et cerisiers. « Le cerisier est une espèce intéressante car il y existe de très nombreuses variétés ce qui permet de varier période de récolte et goût des fruits ».

Ces arbres marquent la limite supérieure du jardin, les placer en hauteur a également un avantage paysager, ils laissent une vue dégagée sur tout le jardin depuis le bas et accentue l’effet de pente. Au delà, l’ascension continue. Marius a planter luzerne et phacélie pour que ses abeilles puissent butiner.

Qu’est ce qu’un petit fruitier ?

Nous plaçons dans les petits fruitiers tous les arbustes et lianes donnant des fruits comestibles. Cette définition comprend les arbustes à baies, groseilliers à grappe et à maquereaux, cassis, myrtilles, airelles et casseilles, les arbustes à fruits, framboisiers, mûres et tayberry, et les lianes comme la vigne et l’actinidia (kiwi).

Astuce

Pour faciliter la cueillette des framboises, palissez vos plants selon la méthode d’arcure à plat. A la plantation, espacez vos framboisiers de 1m à 1m20. Plantez de chaque coté du rang un piquet solide. Tendez 3 fils de fer, le premier à 30cm, le second à 80cm et le dernier à 1m20. Palissez les tiges en les arquant afin que les extrémités des tiges soient le plus espacées.

Posté le Mardi 11 septembre 2012

Le Jardin de Marius Dumortier : Les bassins

Depuis quelques articles vous pouvez suivre sur le blog Vivaplante la visite du jardin exceptionnel de Marius Dumortier. Nous avons fait le tour des massifs de Vivaces, puis présenté son potager, en particulier la serre.

Aujourd’hui plongeons dans la réalisation des bassins et de leur végétalisation.

Marius a creusé deux bassins dans son jardin. Ils sont en circuit fermé. Une première cascade se déverse dans le bassin haut puis une seconde cascade se jette dans le second bassin. Une pompe immergée dans celui-ci assure l’alimentation de la première cascade.
Là aussi Marius a su réutiliser les outils hérités de l’ancienne serre de production. L’ancienne réserve au sommet du coteau est aujourd‘hui un stock d’eau pour les jours de sécheresse et sert à compenser les légères pertes du bassin.

Coté végétal, Marius a planté plusieurs variétés de Nénuphars, d’Acorus et de Carex, Pontederia cordata, Iris sibirica, Juncus inflexus, Lysimachia nummularia, Jussieua grandiflora.

Conseil Vivaplante : Réalisation d’un bassin

L’emplacement est primordial. Dans un jardin en pentes fortes placez-le ni au sommet ni dans une cuvette. Dans un espace vaste et ouvert évitez de le placer dans un coin. Il peut être creusé dans un espace dégagé pour participer à un paysage pittoresque ou au contraire des murets peuvent structurer un univers clos délimitant un espace aquatique méditatif.


Quelque soit l’ambiance choisie certaines règles sont à connaitre :
- Les algues vertes auront plus de facilité à couvrir rapidement un bassin en plein soleil toute la journée, l’emplacement idéal est donc à l’ombre quelques heures par jour.
- De nombreuses plantes aquatiques auront néanmoins besoin d’un ensoleillement important, 5 à 6 heures environ.
- Ne plantez pas de grands arbres à proximité. Vous éviterez ainsi que leurs feuilles se décomposent dans l’eau et que leurs racines percent le fond de votre bassin

Aménager un bassin donne tout de suite beaucoup de caractère à votre jardin mais il faut lui donner une forme en harmonie avec le reste de votre espace. Un bassin aux lignes droites et marquées sera du plus bel effet dans un jardin à la française, en revanche il faudra en adoucir les contours si votre jardin se dessine en courbes plus naturelles. Si vous le pouvez, incluez une cascade même de petite envergure, elle oxygénera l’eau de votre bassin.

La taille du bassin est à étudier. Plus il sera grand, moins vous aurez à intervenir. Préférez un bassin trop grand à un bassin trop petit. L’équilibre naturel est plus simple à conserver avec un grand volume d’eau alors qu’un petit bassin devra être vidé régulièrement et nettoyé pour éviter eutrophisation et asphyxie.

La profondeur du bassin est à prendre en compte. Les végétaux aquatiques n’ont pas tous les mêmes exigences, pour les satisfaire et si vous avez suffisamment d’espace, créez des paliers à 20 cm, 50 cm, 1 m et 1 m 50. Une bonne profondeur assure également une bonne stabilité thermique.

Vous avez défini l’emplacement, la forme et la profondeur de votre bassin. Vous en avez tracé les contours et creusé l’empreinte. L’étape suivante consiste à en assurer l’étanchéité. Marius a réalisé ses bassins en béton fibré. Cette technique garantit une excellente longévité et permet un entretien très facile mais elle est plus difficile à mettre en œuvre. Si vous n’avez pas encore les talents d’un maçon professionnel nous vous conseillons une technique plus simple : le liner, une membrane souple en PVC.
- Supprimez les cailloux pointus qui pourraient percer votre bâche
- Étaler un lit de sable épais.
- Installez sur le sable un feutre géotextile. Celui-ci pourra éventuellement déborder de la bâche pour retenir sable et gravier sur les berges.
- Posez la membrane PVC sur le feutre.
Pensez à laisser une place dans le fond du bassin pour un trop-plein ou un système de drainage.

Remplissez votre bassin avec une eau dont la composition ne peut être mise en doute. L’eau du robinet est souvent la meilleure.

L’aménagement des bords du bassin.

Certaines plantes aiment les terrains frais voire garder les pieds dans l’eau. Elles permettent d’effacer la bordure de votre bassin et d’assurer une transition douce entre pelouse et surface de l’eau.

Respectez les exigences de chaque espèce. Quelques exemples :

Bergenias, Hostas et Astilbes habilleront les berges les plus ombrées.

L’Houttuynia cordata et le Lysimachia, l’Herbe aux écus, couvrent en tapis dense berges ombrées et zones peu immergées.

Les berges mieux exposées pourront accueillir Cannas, Kniphofia et Gunnera tinctoria avec ses feuilles imposantes. Carex pendula et Miscanthus sinensis donneront de la structure à l’ensemble. Iris sibirica et I. kaempferi charmeront en terres humides mais évitez de laisser leurs bulbes dans l’eau stagnante pendant hiver.

L’Hibiscus moscheutos avec ses fleurs énormes et l’Éphémère de Virginie (Tradescantia) fleuriront vos bords de bassin et supporteront même d’avoir parfois les pieds dans l’eau.

Le Lis des Cafres (Schizostylis coccinea) et l’Arum blanc (Zantedeschia aethiopica) orneront les berges ou le premier palier du bassin car ils peuvent être plantés de 20 à 30 cm sous l’eau. A la même profondeur on plantera Acorus gramineus pour un aspect d’étang naturel.

Ci-dessus un exemple de végétalisation de berges en exposition ensoleillée.

Posté le Vendredi 25 mai 2012

Le Jardin de Marius Dumortier : Le potager d’hiver

Continuons la visite détaillée du jardin de Marius par un lieu particulier : la serre. Le Conseil Vivaplante vous redonne quelques règles de base sur la conduite d’un potager.

En bas du jardin se trouve en effet une serre de 220 m² héritée de la production horticole. Les plants étaient autrefois cultivés dans cette serre sur des tables avec un système de chauffage intégré. Marius en a conservé une pour son côté pratique.

Ici, l’objectif est toujours le plaisir de la culture comme loisir mais aussi fournir aux enfants et petits enfants des légumes du jardin. L’hiver, cette serre permet de cultiver salades, poireaux, poirées et quelques bouquets d’aromatiques à l’abri des frimas. Au printemps, elle assure des récoltes précoces notamment en tomates.



Conseil Vivaplante :

Toutes les cultures n’ont pas les mêmes besoins quant à la richesse du sol, certaines demandent un sol riche d’autres au contraire l’enrichissent. Cultiver toujours au même endroit un légume qui appauvrit le sol vous demandera des apports réguliers d’engrais dont il est possible de se passer.


Premièrement divisez votre potager en soles, c’est-à-dire en zones assez larges pour un seul type de culture. Cette opération s’appelle l’assolement. Chaque année vous attribuerez à chaque sole une culture différente, c’est la rotation des cultures.

Pour classer rapidement les légumes en fonction de leurs besoins, nous les diviserons en trois groupes.
- Les légumes les plus gourmands. Dans ce groupe on retrouve les légumes feuilles (salades, choux, épinards…) et les légumes fruits (tomates, aubergines, poivrons…)
- Les légumes moins gourmands. Dans ce groupe on retrouve les légumes racines (carottes, navets, radis…)
- Les légumes qui enrichissent le sol. Dans ce groupe on retrouve les Fabacées, c’est-à-dire la famille du Haricot. (petit pois, fèves, haricots verts…)

Il vaut mieux suivre cette rotation :

1/ Légumes qui enrichissent le sol
2/ Légumes gourmands
3/ Légumes moins gourmands

Le schéma ci-dessous présente la rotation des soles sur trois ans

Posté le Mardi 24 avril 2012

Le Jardin de Marius Dumortier : les massifs de Vivaces

Nous avons fait connaissance avec Marius et son jardin, Cet article présente plus en détail les vivaces implantées.

Pour son jardin Marius a évidemment mis l’accent sur le végétal « En dehors de la cascade il n’y a aucun élément minéral, après avoir enlevé tout ce béton je ne me voyais pas en rajouter ».

Les massifs de vivaces

Pouvant compter sur la large gamme Vivaplante, il a choisi d’installer de nombreux massifs de vivaces soutenus par un grand éventail d’arbustes. Au total environ 80 espèces de vivaces ont été plantées, certaines ont tendance à prendre le dessus et aujourd’hui le jardin en contient un peu moins.

Pour la plupart des végétaux, Marius a préféré les espèces les mieux adaptées à la culture dans les monts du lyonnais. « Mon jardin c’est aussi tout l’environnement jusqu’aux collines alentours » précise-t-il. Le résultat est une plantation parfaitement intégrée dans son milieu naturel.

Les massifs sont pour certains organisés autour de collections. Pivoines, Heuchères et Arums ont ainsi leur coin de jardin dédié. Les vivaces les plus couvrantes forment des mosaïques de couleurs en taches plus ou moins grandes, Alyssum, Phlox en coussin, Erigéron, Stachys, graminées, Carex, géraniums vivaces…

Les arbustes structurent l’espace, comme les bruyères utilisées en bordure ou sont également présentés en collection, Hortensias, Rhododendrons, Rosiers buissonnants.

Ci-contre trois massifs dans trois situations différentes :

- Une rocaille basse, 15-20 cm, phlox en coussin, alyssum corbeille d’or et iberis en floraison
- Un massif plus haut, 40 cm, mariage de géraniums vivaces avant floraison et fétuque bleue
- Un massif en bord de bassin, bergenia et heuchère

Conseil Vivaplante :

Pour vos massifs jouez sur les hauteurs, les contrastes de formes et de volumes, le résultat sera structuré et visuellement plus agréable.
De plus en choisissant des variétés aux périodes de floraison décalées, elles se relaieront pour assurer à votre massif un impact visuel toute l’année.

Par exemple sur le massif présenté ci-contre :

Marius a tout d’abord créé une pente en construisant son massif sur une petite butte.
Il a planté sur les positions les plus basses des plantes courtes, 10 à 15 cm, qui profitent de la déclivité pour former un tapis végétal continu.

Ici on retrouve Campanula muralis, Arabis caucasica et Carex morrowii ‘Variegata’. Des tulipes placées au dessus ou au milieu de cette première strate donnent au printemps une touche de couleur supplémentaire et annoncent la troisième strate tout en verticalité. Au sommet on trouve en effet une plante très graphique, Cortaderia selloana, une graminée qui donne de la hauteur à l’ensemble.



Le plan ci-dessous indique les implantations de chaque variété :

Conseil Vivaplante :

Comment entretenir votre massif de vivaces ?

En fait un massif de vivaces ne demande pas de soins particuliers une fois les premiers hivers passés. A la sortie de l’hiver coupez le feuillage sec, griffez le sol, arrachez les pousses de mauvaises herbes et apportez éventuellement un peu d’engrais, du fumier si vous en avez à disposition. Vous pouvez couper à ras toutes les plantes qui ne fleurissent pas au printemps. A l’automne vous pouvez refaire un grand nettoyage mais vous pouvez tout aussi bien laisser les feuillages secs si ceux-ci sont décoratifs comme celui de Cortaderia.

Et les annuelles ?

Marius garde chaque année une bordure pour des plantes annuelles : Surfinia, Anthémis, Lantana, Bégonia, Héliotrope… Il fait notamment sa sélection dans les variétés Vivaplante produites par son fils Pierre.
Il est trop tôt lors de cette première visite pour l’admirer mais nous fournirons plus tard plans et astuces pour ce massif.

Posté le Mercredi 18 avril 2012

Le RATHO, station expérimentale horticole de Rhône-Alpes

Ce n’est pas tout à fait un jardin comme les autres que nous visitons aujourd’hui mais des jardins du 21eme siécle, des centaines de jardins, conçus et présentés par une structure de jardiniers agronomes « la fine fleur des vulgarisateurs du savoir horticole », le RATHO, station expérimentale horticole de Rhône-Alpes.

La station est gérée par une association loi 1901 sous la direction de Serge Lepage qui se sent l’âme d’un jardinier avant d’être un scientifique. Le Pôle est subventionné par les producteurs adhérents (dont les producteurs Vivaplante), les collectivités publiques comme la Région Rhône-Alpes et les partenaires privés

Le RATHO en quelques chiffres :
2 000 m² de serres verre, 4 compartiments
500 m² de serres plastique découvrantes
5 000 m² de plateforme hors-sol
2 ha de terrain en pleine terre

Auxquels il faut ajouter des moyens ultra-modernes comme la centrale de pilotage du climat et de la fertilisation avec guidage par satellite, le chauffage assuré par des pompes à chaleur, la robotisation des serres pour le placement des plaques de cultures…

Trois époques pour présager trois évolutions de l’horticulture

Avec près de 30 ans d’historique, les objectifs du RATHO ont sensiblement été modifiés même si sa mission reste la même : aider les producteurs adhérents à s’adapter aux marchés futurs.

1986 à 2000 Un centre d’ingénierie d’excellence

La station est née avec de grandes évolutions techniques : le hors sol, l’ingénierie serre, la biotechnologie, l’in vitro. Les attentes étaient fortes en termes d’aide technique sur ces nouvelles méthodes. Il fallait armer les producteurs avec des moyens techniques compétitifs. « Même aujourd’hui dans les centres de formation horticole on a du mal à passer de l’artisanat à l’industriel » indique M. Lepage.

Avec des moyens mis en œuvre exceptionnels, surtout placés dans le contexte de 1986, l’objectif du RATHO lors de sa création est de présenter la « haute couture » de la production horticole afin que les producteurs s’approprient les modèles culturaux pour en faire du « prêt à porter ».
En exposant les techniques les plus modernes et les dernières obtentions végétales, le RATHO fournit aux adhérents des itinéraires techniques complets, des kits de production, adaptés à leurs moyens techniques et aux plantes produites.

Les actions du RATHO dans sa mission d’ingénierie :
- Essais variétaux (screening) de grande envergure, plus de 1000 nouvelles variétés, deux fois par an.
- Rédaction de fiches techniques complètes, 160 variétés/espèces détaillées à ce jour soit 90 % des variétés commercialisées.
- Essais techniques et matériels. Le RATHO teste par exemple les écrans thermiques qui permettent des économies d’énergie importantes ou les nouvelles solutions d’engrais.


Ci-dessus : Essais de nouvelles variétés de pensées, essais de terreaux en cours et essai d’un écran thermique.

Des essais variétaux et techniques, il ressort parfois des espèces capables de créer de nouveaux marchés. Ainsi le RATHO a su ouvrir la voie pour les cultures françaises du dipladenia, du begonia type Dragon Wing, de l’euphorbe ‘Diamond Frost’, du lantana…

Après l’an 2000 la mission d’ingénierie du Ratho ne s’est pas arrêtée mais l’orientation de ses recherches s’est vu modifiée. La station avait proposé des solutions pour la majorité des cultures et l’attente des consommateurs se déplaçait sur d’autres questions. Là aussi il fallait armer les producteurs régionaux et leur donner les réponses aux nouvelles exigences du marché horticole.

2000 à 2010 La promotion de l’horticulture durable

Les questions environnementales devenant importantes dans l’achat de végétaux, la station a rapidement orienté les producteurs adhérents vers la culture la plus durable possible.

Pour des questions d’optimisation de la culture et donc d’optimisation des coûts, les intrants ont toujours été limités dans la station : pas ou peu d’énergie fossile selon les cultures, pas de traitement phytosanitaire avec des molécules de synthése, culture en Protection Biologique Intégrée, respect de la saisonnalité des plantes pour un chauffage minimum. Tout en démontrant l’intérêt de cette culture durable, il fallait donc trouver des solutions encore plus innovantes pour que les producteurs de la région réduisent au minimum leur empreinte environnementale.

Une des pistes abordée par la station est le pot biodégradable. Nous connaissons tous le pot ou godet plastique. Il existe également des pots en tourbe compactée. La station développe actuellement deux générations de pots biodégradables.

Les premiers, dits pots de 3ème génération, (en photo ci-dessus) sont constitués de 100% d’amidon de pomme de terre issu des déchets de l’industrie alimentaire. Les seconds, dits de 4ème génération, sont constitués d’amidon de pomme de terre et de 30 % de matière organique. Vous pouvez planter votre végétal directement avec ces derniers pots, 100 % compostables, ils disparaîtront complètement en nourissant la plante.

2010 à … La conquête de nouveaux espaces

Au-delà des exigences environnementales, les producteurs doivent s’adapter aux nouvelles formes de consommation du végétal. Avec 80% de la population en milieu urbain et des racines rurales de moins en moins présentes les jardiniers d’aujourd’hui n’ont plus la même vision du végétal que leurs parents.

Au-delà de sa mission envers les professionnels, le RATHO accompagne les jardiniers amateurs de plusieurs manières :
- Création de fiches synthétiques reprenant les connaissances essentielles à la culture d’une espéce
- Organisation de concours annuels dans lesquels les nouvelles variétés sont notées par un jury de jardiniers amateurs.
- Organisation annuelle en partenariat avec l’enseignement horticole du concours de reconnaissance des végétaux

Le jardin se doit d’être ludique, pratique et sans contrainte. Il est devenu rare de se ménager du temps pour le végétal plus d’une fois par semaine et sa culture doit être la plus facile possible. La taille des jardins a diminué, la place est rare et surtout le temps manque pour s’occuper de vastes espaces.

Le RATHO propose deux solutions pour répondre aux exigences modernes. Proposées en kits, ces systèmes peuvent aisément se recréer avec des matériaux de base. Ils sont particulièrement adaptés à la mise en place d’un coin de verdure dans une cour ou sur un toit.

- Le carré jardin bio

Quatre planches délimitent un espace d’un peu plus d’1 m² sur un peu plus de 50 cm de hauteur sans aucune barrière avec le sol naturel. On y place 500 L de terreau et un système de goutte-à-goutte. Le volume conséquent de terreau permet un simple arrosage hebdomadaire de 50 L car il retient plus longtemps l’humidité. Un apport d’engrais organique pour assurer le bon démarrage dés la plantation a lieu tous les ans. Idéal pour la culture annuelle ou potagère sur de petits espaces

- Le Mini-jardin ©

Là aussi on retrouve le concept d’un espace réduit, 1 m x 1,2 m x 35 cm, délimité par quatre planches. Le mini-jardin est testé au RATHO pour les cultures de vivaces fleuries, de petits arbustes et de plantes aquatiques mais le substrat peut évoluer en fonction des espèces végétales choisies.

Une bâche plastique placée au fond isole ce jardin du sol. Une buse d’évacuation est placée pour éliminer les éventuels trop-pleins d’eau. Un caillebotis alvéolé de 5 cm de haut sur lequel est placé un feutre agrotextile permet de créer une réserve d’eau de 50 L.

Un regard est aménagé avec un simple tuyau afin de connaître à tout moment le niveau de la réserve d’eau. Au-dessus du feutre un mélange de pouzzolane et terreau sert de substrat. Pour la mise en place d’arbustes il vaut mieux doubler la hauteur du mini-jardin afin que le substrat soit suffisamment profond.


2012… Le végétal à la conquête de tous les espaces

Après les cours et les toits, le RATHO teste les contraintes liées aux murs végétaux et à la récupération de l’eau de pluie et des toitures. (Ci-contre : kit mural pour végétalisation verticale)
C’est donc les espaces verticaux, privés comme publics qui sont la nouvelle cible de la station expérimentale. Gageons qu’il ne lui faudra pas longtemps pour trouver les solutions optimales qui permettront aux producteurs français de prendre l’assaut de cette 3ème dimension.

Posté le Jeudi 29 mars 2012

Le Jardin de Marius Dumortier

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Pour inaugurer nos reportages, Marius Dumortier nous a accueillis dans son jardin des monts du lyonnais. Nous y retournerons régulièrement pour vous présenter l’évolution de ses massifs et ce premier article est l’occasion d’en présenter une vue générale avant de s’attarder sur certaines de ses plantations.

Une histoire de générations


Trois générations vivant de la culture et de la passion du végétal ont marqué l’histoire de ce lieu. Le père de Marius cultivait sur ce coteau fraisiers, vignes, cerisiers et framboisiers, sa production était ensuite vendue sur les marchés de Lyon.
Dans les années 60 Marius a ensuite transformé ce pan de colline de 2 ha pour y implanter son établissement de production horticole. Il y a cultivé sous serres plantes annuelles et bisannuelles jusqu’en 1998.
Son fils Pierre Dumortier, producteur Vivaplante, a repris le flambeau en s’installant plus au sud à Anjou dans l’Isère

Création des volumes et terrassement

Cessant son activité et son fils s’installant sur un autre département, Marius a décidé de construire un jardin pour occuper sa retraite. Créer talus et terrasses a demandé un an de travaux à Marius. Commencée début 2000, l’installation du jardin devait en effet venir à bout de deux difficultés. Premièrement effacer les traces de la précédente activité horticole, notamment les dalles de béton, deuxièmement rendre agréable la montée des 80 m de dénivelé entre l’entrée du jardin et son sommet.

L’ensemble de la surface occupée par la production horticole était bétonnée pour permettre l’édification à plat des tunnels de culture. Des murs de soutien délimitaient chaque étage, étages eux même dallés. Il a fallu casser 500 m3 de béton pour retrouver le sol naturel. Marius a ensuite fait livrer 5 000 m3 de terre pour avoir le substrat nécessaire aux massifs et les a terrassés à sa convenance à l’aide d’une pelle mécanique. Il n’a pas suivi de plan, la création du jardin s’est fait graduellement. Il a commencé par aménager le bas puis a poursuivi étage par étage se laissant guider par les envies du moment.

Un jardin structuré

Le Jardin est structuré autour de l’allée de gazon qui serpente sur le coteau en plusieurs longs lacets. Depuis le bas et la serre, on monte sur une première terrasse qui donne sur les deux bassins et la cascade. Tout en montant on découvre par îlot les collections de vivaces et arbustes et enfin au sommet du jardin petits fruitiers et fruitiers. Marius a voulu que pour chaque effort, chaque montée, chacun des lacets de cette ligne verte, le visiteur soit récompensé par un visuel gratifiant ou quelques gourmandises. « Le plaisir du matin c’est de commencer la journée en nourrissant les chats dans la première serre, de monter donner les granulés aux poissons dans le grand bassin puis de lancer de l’herbe aux poules au sommet ».

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L’organisation en terrasses et le slalom des allées de gazon entre les massifs est aussi un excellent moyen de freiner le ravinement des eaux de ruissellement. « C’est important de garder le plus de terrain possible planté pour fixer la terre, c’est aussi notre mission de jardinier amateur. Les producteurs de fruits de la commune ont aussi compris l’importance de ne plus laisser de sol nu et la majorité des inter-rangs sont maintenant enherbés. »
Pour éviter l’érosion et le protéger en cas de fortes pluies, le jardin de Marius est également délimité par une haie de cotonéasters légèrement surélevée par rapport aux champs qui l’entourent.

Hebergeur d'image

A coté du jardin


La passion de Marius ne s’arrête pas aux frontières du jardin. Derrière la haie de cotonéaster, notre hôte a aménagé 2 ha en larges planches de culture.
Marius a retourné une large bande de terre à l’aide du tracteur qu’il a conservé de son ancienne exploitation horticole. Il y a enfoui du fumier à moyenne profondeur, 25 cm. Cette surface accueillera son potager au printemps. Pour garder une terre riche, il respecte la rotation des cultures et seul un tiers de la surface sera effectivement cultivé en potager, les deux autres tiers seront semés en plante mellifères : de la luzerne, du trèfle, de la moutarde et de la phacélie pour les 9 ruches qu’il a installé à proximité. Les plantes mellifères occupent encore deux larges bandes de terrain un peu plus haut et Marius a semé également du blé pour ses 4 poules.
Pour éviter le ravinement, une seconde haie vient casser la course de l’eau entre le potager et la prairie mellifère. Les ruches sont installées à l’abri d’un bosquet de bouleau qui surmonte le terrain de pétanque, autre élément de détente dans ce jardin.

Le plaisir du jardinier


Marius a construit son jardin par passion de la culture et avant tout pour occuper sa retraite. Mais il a su expliquer en quelques mots que sa plus belle réussite va au-delà du simple loisir : « Je ne vois pas mon jardin entre quatre murs, c’est un jardin ouvert et c’est un bonheur d’échanger entre passionnés ». C’est d’ailleurs pour cela qu’il ouvre une fois par an son jardin aux visiteurs, rassemblant tous les amoureux de botanique de la région pour dialoguer au milieu de ses massifs.

Posté le Mercredi 29 février 2012