Le Jardin de Marius Dumortier : Les bassins

Depuis quelques articles vous pouvez suivre sur le blog Vivaplante la visite du jardin exceptionnel de Marius Dumortier. Nous avons fait le tour des massifs de Vivaces, puis présenté son potager, en particulier la serre.

Aujourd’hui plongeons dans la réalisation des bassins et de leur végétalisation.

Marius a creusé deux bassins dans son jardin. Ils sont en circuit fermé. Une première cascade se déverse dans le bassin haut puis une seconde cascade se jette dans le second bassin. Une pompe immergée dans celui-ci assure l’alimentation de la première cascade.
Là aussi Marius a su réutiliser les outils hérités de l’ancienne serre de production. L’ancienne réserve au sommet du coteau est aujourd‘hui un stock d’eau pour les jours de sécheresse et sert à compenser les légères pertes du bassin.

Coté végétal, Marius a planté plusieurs variétés de Nénuphars, d’Acorus et de Carex, Pontederia cordata, Iris sibirica, Juncus inflexus, Lysimachia nummularia, Jussieua grandiflora.

Conseil Vivaplante : Réalisation d’un bassin

L’emplacement est primordial. Dans un jardin en pentes fortes placez-le ni au sommet ni dans une cuvette. Dans un espace vaste et ouvert évitez de le placer dans un coin. Il peut être creusé dans un espace dégagé pour participer à un paysage pittoresque ou au contraire des murets peuvent structurer un univers clos délimitant un espace aquatique méditatif.


Quelque soit l’ambiance choisie certaines règles sont à connaitre :
- Les algues vertes auront plus de facilité à couvrir rapidement un bassin en plein soleil toute la journée, l’emplacement idéal est donc à l’ombre quelques heures par jour.
- De nombreuses plantes aquatiques auront néanmoins besoin d’un ensoleillement important, 5 à 6 heures environ.
- Ne plantez pas de grands arbres à proximité. Vous éviterez ainsi que leurs feuilles se décomposent dans l’eau et que leurs racines percent le fond de votre bassin

Aménager un bassin donne tout de suite beaucoup de caractère à votre jardin mais il faut lui donner une forme en harmonie avec le reste de votre espace. Un bassin aux lignes droites et marquées sera du plus bel effet dans un jardin à la française, en revanche il faudra en adoucir les contours si votre jardin se dessine en courbes plus naturelles. Si vous le pouvez, incluez une cascade même de petite envergure, elle oxygénera l’eau de votre bassin.

La taille du bassin est à étudier. Plus il sera grand, moins vous aurez à intervenir. Préférez un bassin trop grand à un bassin trop petit. L’équilibre naturel est plus simple à conserver avec un grand volume d’eau alors qu’un petit bassin devra être vidé régulièrement et nettoyé pour éviter eutrophisation et asphyxie.

La profondeur du bassin est à prendre en compte. Les végétaux aquatiques n’ont pas tous les mêmes exigences, pour les satisfaire et si vous avez suffisamment d’espace, créez des paliers à 20 cm, 50 cm, 1 m et 1 m 50. Une bonne profondeur assure également une bonne stabilité thermique.

Vous avez défini l’emplacement, la forme et la profondeur de votre bassin. Vous en avez tracé les contours et creusé l’empreinte. L’étape suivante consiste à en assurer l’étanchéité. Marius a réalisé ses bassins en béton fibré. Cette technique garantit une excellente longévité et permet un entretien très facile mais elle est plus difficile à mettre en œuvre. Si vous n’avez pas encore les talents d’un maçon professionnel nous vous conseillons une technique plus simple : le liner, une membrane souple en PVC.
- Supprimez les cailloux pointus qui pourraient percer votre bâche
- Étaler un lit de sable épais.
- Installez sur le sable un feutre géotextile. Celui-ci pourra éventuellement déborder de la bâche pour retenir sable et gravier sur les berges.
- Posez la membrane PVC sur le feutre.
Pensez à laisser une place dans le fond du bassin pour un trop-plein ou un système de drainage.

Remplissez votre bassin avec une eau dont la composition ne peut être mise en doute. L’eau du robinet est souvent la meilleure.

L’aménagement des bords du bassin.

Certaines plantes aiment les terrains frais voire garder les pieds dans l’eau. Elles permettent d’effacer la bordure de votre bassin et d’assurer une transition douce entre pelouse et surface de l’eau.

Respectez les exigences de chaque espèce. Quelques exemples :

Bergenias, Hostas et Astilbes habilleront les berges les plus ombrées.

L’Houttuynia cordata et le Lysimachia, l’Herbe aux écus, couvrent en tapis dense berges ombrées et zones peu immergées.

Les berges mieux exposées pourront accueillir Cannas, Kniphofia et Gunnera tinctoria avec ses feuilles imposantes. Carex pendula et Miscanthus sinensis donneront de la structure à l’ensemble. Iris sibirica et I. kaempferi charmeront en terres humides mais évitez de laisser leurs bulbes dans l’eau stagnante pendant hiver.

L’Hibiscus moscheutos avec ses fleurs énormes et l’Éphémère de Virginie (Tradescantia) fleuriront vos bords de bassin et supporteront même d’avoir parfois les pieds dans l’eau.

Le Lis des Cafres (Schizostylis coccinea) et l’Arum blanc (Zantedeschia aethiopica) orneront les berges ou le premier palier du bassin car ils peuvent être plantés de 20 à 30 cm sous l’eau. A la même profondeur on plantera Acorus gramineus pour un aspect d’étang naturel.

Ci-dessus un exemple de végétalisation de berges en exposition ensoleillée.

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